Ethan, ce n'était pas un garçon comme les autres. Depuis que je suis toute petite, c'est mon voisin, mon meilleur ami, mon amoureux, c'était toute ma vie en fait et sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenue. On était des enfants, inséparables et plein de rêves, de projets mais... Ensemble. « Ethan, plus tard tu voudras être mon amoureux ? » Bon d'accord, j'avoue, j'étais folle de lui. Mais en même temps, comment ne pas tomber amoureuse de son meilleur ami avec une bouille comme la sienne. Assise sur mon lit, je l'observais, impatiente de connaitre sa réponse. Il leva les yeux vers moi en faisant la moue. « Oh non Anna, c’est nul après tu vas vouloir des bébés et tout. » Je soupirais déçue dans un premier temps puis, je m'approchais de lui en adoptant un regard de chien battu. Il ne pouvait résister, je le savais parfaitement et c'est d'ailleurs pour cela que j'agissais ainsi. « Mais Ethan, s’il te plait… » Il arrêta ce qu'il était en train de faire et me prit la main après une longue hésitation. « Bon d’accord, je promet d’être ton amoureux mais tu dois me promettre qu’on aura pas de bébés ! » Comme je vous disais ! J'aurais du être devin et non styliste /sbaff/ Bref, une jolie promesse qu'il me faisait, que je n'étais pas prête d'oublier. C'était à mon tour maintenant. Le serrant dans mes bras, toute contente de sa réponse, je fis à mon tour une promesse. « Je te le promet ! » Quand on est gosse, on est naïfs et spontanés. Tout ce qu'il nous passe par la tête, on le dit alors que des fois, on ferait mieux de se taire. Bref, cette promesse de gosse, je ne oubliai jamais. J'essayais de ne pas y penser parce qu'en grandissant, on avait notre propre vie, on devait se séparer et tout le tralala mais cette chose, elle était gravée dans un coin de ma tête. J'ai passé la plupart de ma vie avec lui et Léanne, on était le trio infernal, jamais les uns sans les autres. J'ai fais mes premières conneries avec lui, passé la plupart de mes nuits à ses côtés ou au téléphone et bien sur autour de nous, les rumeurs circulaient bien qu'on affirmait n'être que des amis. C'est vrai, les meilleurs amis au monde et rien de plus. « Merde, c’est quoi ce bordel ? » Je me réveillais avec difficultés dans un salon qui n'était pas le mien, fis le tour de la maison avant de m'apercevoir que l'on était tous chez Ethan. Les fêtes à l'improviste c'est cool mais, quand on se réveille le lendemain au milieu de bouteilles vides, de mégots de cigarettes dans les bras d'un inconnu, que l'on doit enjamber plusieurs personnes que l'on n'a jamais vu pour rejoindre une chambre, c'est pas le top du top surtout pour une personne aussi maniaque que moi. Je ne sais pas comment, je me suis retrouvée entière dans la chambre de mon meilleur ami ce jour là et, réveillé par mes cris, il me fixa étonné de ma réaction. « Anna ! Gueule pas, j’ai une gueule de bois horrible… » A chaque fois c'était la même chose et, à chaque fois je réagissais ainsi. Il m’entraînait dans ses conneries, je finissais par craquer sauf que le lendemain au réveil, je ne me souvenais de rien et je flippais. On était tout de même chez les parents et j'avais regardé assez de films pour savoir que ceux-ci pouvaient débarquer à tout moment. « Mais regarde ! » Je savais qu'il en avait rien à faire et que aggravait la situation mais c'était plus fort que moi. J'avançais vers lui, le tapant avec le premier oreiller qui me passait sous la main mais malheureusement, même endormi il fut plus rapide que moi. M'attrapant par la taille, il me tira vers lui dans le lit et m'ordonna rapidement : « Tais-toi et dors, on verra ça plus tard. » Et ça, c'était au quotidien. 22 ans, toujours meilleurs amis, toujours aussi proches voir de plus en plus. On avait besoin de cette relation fusionnelle pour avancer et, je crois que depuis que Lucka m'avait planté devant l'église, c'est encore pire. Je ne pouvais pas me passer de lui, rien qu'une journée c'était de trop. En fait, peut-être qu'il était bien plus qu'un ami pour moi... Seul le destin pourra me le dire.