Ҩ here without me
Moi c’est
Candice. J’vous épargne mon second prénom. Pas qu’il soit moche ou quoi que se soit, j’crois juste que ça vous servira à rien dans la vie de savoir comment je m’appelle exactement. Et puis, êtres curieux, c’est pas le top. Alors non… J’ai fêté mes
23 ans le
4 juillet dernier, le même jour que
mon frère Liam, puis-ce que nous sommes
jumeaux. Mais quelques minutes en avance ! Et ouais, c’est moi qui suit sortie la première !
Officiellement, j'suis
riche... Vous savez l'héritage et tout le blabla là. Mais moi, ça m'intéresse pas. J'refuse d'y toucher... J'préfère travailler dur et mériter mon argent. D'ailleurs en parlant de travail...
Actuellement, je suis
serveuse dans un bar. Pas très classe comme situation, hein ? Disons qu’il pourrait y avoir mieux, mais pour le moment c’est ce qu’il y a de mieux pour moi. J’suis heureuse comme ça c’est tout. Avant, je faisais des
études d’infirmière. J’adorais ça, bien que ça soit quand même complexe, mais… Quand maman est partie, j’ai décidé de tout abandonné. J’crois qu’au fond si je voulais tellement devenir infirmière c’est pour garder espoir et avoir un jour la chance de la guérir. Mais quand tout espoir s'envole… Je crois que c’est la seule promesse que je n’ai jamais tenue. La seule que j’ai été incapable de réaliser…
Sinon, je suis
célibataire, et franchement je le vis bien. J’ai pas la moindre envie de me caser avec quelqu’un pour passer des soirées hyper chiantes à mater des films d’amours complètement sur joués. En fait, j’crois bien que si j’suis comme ça c’est parce que j’ai prit exemple sur maman. La preuve, Liam est la seul à avoir le même père que moi… ou alors peut-être parce que j’ai jamais été capable de tenir une relation correctement. Ou alors parce que j’ai jamais trouvé le bon… Je sais pas. Et pourtant j’en ai essayé pas mal. Les
coups d’un soir, ça me connais…
C’est peut-être parce que j’suis trop
vulgaire et arrogante ? Ou trop
franche… Peut-être que je parle trop ? Les mecs aiment pas ça je crois. Toujours est-il que je me caserais définitivement qu’avec un mec qui m’aimera comme je suis, arrogante ou pas.
Je vous le promets… Et moi, je tiens toujours mes promesses ! Ҩ in real life
C’est juste que… C’est pas juste.
« Mais j’m’en bats les ovaires de ça moi ! Ce que je veux savoir, c’est pourquoi j’ai pas reçu au dessus de 10 à ce fichu machin ! » ; Ouais, s’était la règle ici. Tu veux passer en année supérieure ? Il faut valider toute tes matières en ayant au dessus de 10 à chacune des évaluations. Et là, qu’est-ce que je voyais sur ma putxin de copie ? Un neuf virgule cinq. Franchement, il y a vraiment de quoi péter un câble. A zéro virgule cinq points près, j’avais validé mon anatomie… Et le pire c’est que je n’savais même pas comment j’avais fait pour ne pas la valider. J’avais passé des heures et des heures à réviser mes cours, tous ça pour ce résultat complètement con !
Mon regard glacial croisa celui du directeur de l’IFSI, Institut de Formation en Soins Infirmiers, école ou je faisais mes études depuis 1 an maintenant,
« J’trouve ça vraiment dégueulasse… Vous savez que je suis faite pour se métier. Vous me l’avez même dit ! Alors pourquoi est-ce qu’un connard de prof a voulu m’empêcher de réussir ? Encore si ça avait été de cinq points, je comprendrais… Bien que j’me dirais qu’il y a quelque chose d’anormale, mais là pour zéro virgule cinq misérables points ! » ; Le directeur rehaussa ces lunettes sur son nez, gardant son calme face à mon attitude complètement inapproprié.
« Vous savez Mlle Ripper, peut-être que si vous vous exprimiez autrement, vous auriez pu les avoirs ces points… » ;
« Je vois pas ou il y a un problème dans ma façon de m’exprimer, je dis juste les choses telles qu’elles sont… » ;
« Et bien essayer de le dire d’une autre manière. Je verrais ce que je pourrais faire pour votre note. Maintenant, retournez en cours. »Un sourire radieux sur le bout de mes lèvres, je quittais la place en face de son bureau pour me diriger vers la porte.
-Il s’appelle comment ? – Ryan ! Ah non Jayden… -Non, moi c’est Jayson. –Baah... C’est presque pareil.
Mes paupières s’ouvrirent doucement, se pausant immédiatement sur mon radio réveil. 15h45. A peine ? Ou plutôt… Déjà ! Bayant un bon coup et m’étirant, je n’eu pas le temps de sortir de mon lit que je sentis un bras s’agripper délicatement à ma taille.
« Hhhuum… Bonjour bébé. » ; Surprise, je me retournais pour voir un homme, carrément bien foutu allongé à côté de moi.
« Euh… Salut. » ; Il se mit alors à rire se levant et m’embrassant sur la bouche. Bonjour l’haleine pas fraiche.
« Tu ne te souviens pas de moi n’est-ce pas ? » ; « Euh… » ; « Alan. C’est moi… On s’est rencontré en boite, et on finit chez toi. » ;
« Aaah… » ; Souriant, je me levais prenant bien soin de couvrir mon corps.
« Aaah.. ; C’est bête, parce que je viens de me rappeler que j’avais un rendez-vous important à 16h15… je suis désolée, il va falloir partir… » ;
« Ah… » ; le poussant dehors à moitié nue et lui lança un beau sourire, je rajoutais
« On se rappelle… » ; Vite fait la porte se referma sur lui
« Ou pas. »On a tous notre raison d’être ici.
« Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que j’ai entendu dire que certains d’entre vous avez prit l’initiative d’abandonner la formation. Alors je n’ai qu’une chose à vous répondre : n’abandonnez pas. Avez-vous envie d’être considéré comme des lâches ? Je ne pense pas. Il nous arrive à tous d’échouer, et la solution c’est de rassembler son courage et de ne jamais abandonner. Jamais. » ; Mme Gray marqua une pause balayant l’amphithéâtre du regard.
« Vous savez, si vous êtes ici aujourd’hui ce n’est pas par hasard. Vous avez tous travaillé dur pour intégrer notre école, et vous travailler dur encore. On a tous notre raison de vouloir devenir infirmier, certains l’ont déjà trouvé et d’autres ne le savent pas encore. Mais un jour ou l’autre vous saurez… Vous saurez pourquoi vous avez choisi ce chemin. Alors… » ; Un sanglot vint perturber le discours de la directrice adjoint et tous les regards se tournèrent vers… Vers moi. J’étais ce genre de fille à ne jamais laisser paraitre ce qu’elle pense, ce cachant derrière l’arrogance et la vulgarité. Me défendant en faisant du mal et en étant franche… Mais jamais on ne me voyait pleurer en publique. S’était rare. Et pourtant là…
« Tout va bien Mlle Ripper ? Vous voulez sortir peut-être ? » ; Hochant la tête, je me levais, en courant et quittant l’amphithéâtre, dévalant les escaliers jusqu’au sous sols puis m’asseyant dans un coin, sur la dernière marche. Il n’y avait plus rien autour de moi à part le silence et le bruit de mes sanglots. S’était si calme… Et ça faisait tellement du bien de pleurer. Mais à quoi bon pleurer quand on sait que malgré les larmes qui coulent les choses ne s’arrangeront pas forcement. Non, la seule solution s’était d’espérer. Espérer que je puisse avoir ce foutu diplôme et espérer que je puisse soigner maman.
Entre deux sanglots, des pas se firent entendre, et redressant la tête, prête à agresser verbalement celui qui avait osé me suivre, mon regard se pause sur un de mes professeurs, sans un mot, il s’approcha et se laissa tomber assis à côté de moi. Puis plus rien. Le silence. Et ça commençait à m’énerver. Pourquoi est-ce qu’il était venu si s’était pour juste rester à côté de moi sans rien dire ? Il voit pas que j’ai envie de câlin et de réconfort ? Rhooo ! Il m’énerve.
Surpris il leva la tête, un sourire sur le bout des lèvres
« C'est-à-dire que comme je suis votre professeur, j’peux pas vous faire de câlin, ça serait mal vu… » ;
« Pardon ? » ;
« Vous venez de dire que vous avez envie de câlin et de réconfort et… » ;
« J’ai parlé à voix haute ? » ;
« Ouais. » ;
« Waouh la honte ! » ; Essuyant les larmes sur mes joues et faisant comme si rien ne s’était passé, je fixais le sol, complètement incapable d’affronter son regard.
« Vous voulez quoi ? » ;
« Vous pleurez. » ;
« Plus maintenant ! » ;
« C’est rare de vous voir pleurer… » ;
« Cool, non ? ça veut dire que je suis heureuse. » ;
« Ou que vous refoulez vos sentiments. » ;
« N’importe quoi ! » ; Un petit rire sur les lèvres de mon professeur, je baissais la tête complètement furieuse. Comment est-ce qu’il pouvait croire que je n’étais pas capable d’exprimer mes sentiments ? J’en étais parfaitement capable. Tout le monde en est capable ! Quand j’aime les gens je leur dit, et quand je les aime je leur dis aussi. Quand je suis triste je pleure et quand je suis heureuse je ris et… Et les larmes se mirent à couler à nouveau sur mes joues.
« C’est juste que… Moi, je sais pourquoi je suis là. » ;
« Et pourquoi ? » ;
« Maman… Maman est malade. Vous savez je n’ai jamais connu mon père. On est 6 enfants dans la famille. Chacun à un père différents, à part Liam et moi puis-ce qu’on est jumeaux… Et maman est la seule qui a toujours était là vous comprenez ? Et je veux pas qu’elle parte… Je… C’est pour ça que je veux devenir infirmière. Pour la sauver ! Mais avec ce connard qui a pas été foutu de me mettre au-dessus de dix… » ; Un long silence s’en suivit. Mr Hemsworth me tendit un mouchoir dans lequel je mouchai bruyamment
« Vous savez… Ce connard, c’est moi. » ;
« Je vous déteste ! »Ya des trucs comme ça… Qui cassent l’ambiance.
« Candoou ! T’en as bu combien ? » ;
« A peine 2 ! » ;
« Tu te bourres pas la gueule, hein ? » ;
« Oooh ! J’ai 22 ans ma vieille ! Je bois si je veux ! » ; Sur ces mots, je pris un autre verre de passoa, le vidant d’un seul coup en riant. S’était notre anniversaire, à Liam et à moi. On avait organisé une petite fête avec quelques amis et nos sœurs. Maman aussi devait venir, d’ailleurs elle n’allait certainement pas tarder. Anna-Raphaëlle me regarda un mince sourire sur le bout des lèvres, puis s’en alla discutant avec Mackenzie et Liam.
« Ooooooohhhhhhhooohhh ! » ; au même moment, Gabrielle me fit signe de me taire, me montrant qu’Anna était au téléphone.
Ouais, il y a vraiment des trucs comme ça qui casse l’ambiance. Au moment où j’ai crié, j’étais pleine de joie, alcoolisé mais heureuse. Et puis d’un seul coup… Tout s’est effondré. Je n’arrivais pas à y croire. Pour moi s’était impossible que se soit vrai. Et jusqu’au moment ou je l’ai vu par mes propres yeux, j’espérais au fond de moi que se n’était qu’une mauvaise blague. Une simple farce que quelqu’un nous avait faite à Liam et moi pour notre anniversaire.
Ce soir là, j’ai pleurais toutes les larmes de mon corps, j’ai pleurais comme jamais. Jamais je n’avais eu autant mal. Et je cherchais du réconfort partout. Dans les bras de mon frère, dans ceux de mes sœurs. Sans jamais trouver l’aide nécessaire. Toute flamme d’espoir s’était éteinte. Tout était fini…
Maintenant, ça ne sert plus à rien…
« Candice, t’es convoqué chez Hemsworth » ; J’hochais la tête en direction de ma camarade qui venait de m’annoncer la nouvelle
« Tombe bien, je devais lui parler… » ;
« T’as l’air fatiguée ma belle… » ;
« Ouais… » ; Un mince sourire complètement faux se dessina sur le bout de mes lèvres et je prie la direction du bureau de Mr Hemsworth. Restant un moment silencieuse à attendre devant la porte, je prie mon courage à deux mains, frappant quelques coups puis ouvrant la porte.
« Bonjour. » ;
« Aah ! Bonjour Candice, vous tombez bien, j’ai une bonne nouvelle. Je vous en prie prenez place. » ;
« Moi aussi je voulez vous parler Mr… » ; Dis-je en m’asseyant face à lui.
« Si vous permettez je vais commencer… J’ai repensais à notre entretien dans les couloirs il y a quelques semaines, et j’ai décidé de vous accorder le demi-point qu’il vous manquer ! Vous pouvez officiellement passer en seconde année Candice. Félicitations ! » ;
« Ah. » ; Il semblait visiblement très heureux pour moi. Trop heureux. Et moi, plus rien n’avait la capacité de me faire plaisir. Même pas cela. Mon visage resta de marbre, pas le moindre signe de joie.
« C’est ce que vous vouliez n’est-ce pas ? » ;
« C’est que… » ; Il m’interrogea du regard complètement surpris par ma réaction. « C’est que je vais tout arrêter… » Et sans que je puisse faire quoi que ce sois, je me suis mise à pleurer, comme un bébé. Les larmes inondant mon visage, faisant coller mon crayon noir… Puis une étreinte, une simple étreinte. Sans chercher à comprendre, je serrer aussi fort que possible, prête à me rattacher à n’importe qui dans ce moment de douleur, allant même jusqu’à pauser ma tête contre le cou de mon professeur.
« Je suis désolé. » ;
« Pas autant que moi. »-Café ou chocolat chaud ? –Moi ça sera une bière !
« Bonjour, vous désirez ? » ; Ne prenant même pas la peine de regarder la tête du client, je fixais mon calepin, prête à noter la commande et m’en aller.
« Le tablier, ça vous va bien aussi… Mais je suis certains que la tenue d’infirmière aurait été mieux. » ; Surprise, mes yeux sautèrent de mon calepin pour se pauser sur le client… Mr Hemsworth. La dernière fois que nous nous étions vu s'était il y a un an, dans son bureau...
« Je suis bien ici vous savez ? » ;
« Je n’en doute pas, mais vous méritez bien mieux. »